Temps de coupure pour la protection des personnes en schéma TT.

Bonjour à tous.

Nous avons eu pas plus tard qu' hier une discussion avec mes collègues concernant le temps de coupure pour la protection des personnes en schéma TT.

Certains affirmaient qu'en schéma TT, le temps maximal autorisé pour retarder un différentiel protégeant un circuit terminal était de 70ms maximum et d'autres (y compris moi) affirmaient que c'était en fait 200 ms dans une installation avec une tension simple comprise entre 127 et 230 V maximum. On faisait bien entendu référence au tableau 41 A de la C15-100. Il se trouve que l'ont avaient raison.

Cette discussion m'a néanmoins perturbé après réflexion et m' amène aujourd'hui à me poser une nouvelle question:

Pourquoi parler de temps de coupure maximal en schéma TT alors que sur ce schéma, on peut maitriser le fait d'avoir une tension de contact inférieur ou égale à 50 V en cas de défaut d'isolement par la relation UC = IdeltaN/RA ? Je comprend bien qu'en schéma TN ou IT, les tensions de contacts ne peuvent pas être maitrisés (à moins de les réduire à zéro par des liaisons équipotentielles locales) et que, par conséquent, un temps de coupure maximal s'impose.

50 volts de tension de contact peuvent être en théorie maintenues indéfiniment. De plus, le commentaire se trouvant en bas de l'article justifie un temps de coupure plus court en schéma TT du fait qu'en schéma TT, la tension de contact se rapproche de la tension simple du réseau. Cela est vrai dans le cas ou il n' y a pas de différentiel. Il y' a une contradiction quelque part ou alors j'ai loupé un chapitre.

Qu'un différentiel maintienne pendant 1s une tension de contact de 50 V, n'est à priori pas dangereux.

J'espère que vous avez saisi ma question.

@ très bientôt

José, bonsoir.

Je constate encore une fois que les commentaires entre contrôleurs techniques battent leur plein pendant les longues soirées d'Hiver.

Je vais "tenter" de répondre de mémoires à vos interrogations, mais dans le domaine des risques électriques la littérature est très épaisse et les divers théories s'entassent.

Les normes en la matière ont fortement évoluées.
Rappelez-vous (la communauté des électriciens) dans le décret de 1935, la réglementation disait en simplifiant que la mise à la terre (sans vraiment préciser la valeur de la prise de terre. ce même décret tolérait la présence de plusieurs prises de terre non interconnectées dans une même installation) des masses était une mesure nécessaire et suffisante...
Les évolutions successives ont fait apparaitre la nécessité du couple temps (durée de contact de la masse en défaut) courant circulant dans le corps humain.
Dès que je mets la main sur les évolutions successives en ce qui concerne les contacts indirects je me ferai un plaisir de mettre en ligne ce document.
Donc, vous ne pouvez pas parler de temps de coupure sans évoquer le courant circulant dans le corps humain. Le trajet du courant prend alors aussi une grande importance (main-main, main-pied, deux mains-deux pieds, etc.)
Il faut aussi mettre d'accord les instances internationales.
Les dernières évolutions (celles de la NFC 15-100 de 2003) à dressé le tableau 41A qui donne le temps de coupure non plus en fonction de la tension de contact (difficile à déterminer) mais en fonction de la tension du réseau et du schéma des liaisons à la terre. La notion de contact simultané entre deux masses facilement accessibles (décret de 19692) dont l'une peut être affectée d'un défaut d'isolement a fait également son apparitions. Les explications dans ce domaine ont été données dans un document établi par monsieur Claude Rémond ingénieur en chef à l'UTE (décédé aujourd'hui). Ces études sont basées sur la courbe de sécurité en "S" dehors la courbe à 3 pentes qui a fait les jours heureux des premières versions de la NFC 15-100 de l'ère moderne (1er édition en 1977 "la grenat")
Je tenterai également de décortiquer ta question "plus longue qu'il n'y parait"

La courbe de sécurité à été essentiellement basée sur le cycle cardiaque dont la phase critique dure 160ms.

Les tableaux du guide UTE C 15-105 ont mis en applications les évolutions évoquées précédemment,, il en est de même en ce qui concerne l'application du tableau (ex Tableau 62GB) qui demande aux vérificateurs de s'assurer que la résistance du conducteur de protection entre le LEP la plus proche et la masse concernée ne dépasse "x mohms". Dans le cas d'une LES, le problème est réglé car Uc =0.

Fin du premier chapitre.

http://cjoint.com/?EDltu072KRQ

Bonsoir électron

Merci de ta réponse et de ton document.

Il est toujours plaisant de continuer à apprendre.

Ma question peut paraitre anodine mais effectivement elle nécessite pour pouvoir y répondre de  développer.

J'ai bien compris la philosophie du tableau 41 A mais justement je trouve que sur ce point il devient un peu contradictoire pour le schéma TT car comme tu l'a rappelé, si il est difficile sans LES de limiter la tension de contact en schéma TN ou IT, le schéma TT a lui justement cet avantage de pouvoir théoriquement couper un circuit en défaut avant qu'il n'engendre une tension de contact dangereuse (en TN ou en IT, on pense plus à interrompre une tension de contact présumée dangereuse dans un temps suffisamment court) d'ou mon interrogation sur la pertinence d'imposer un temps de coupure maximal en schéma TT.

Vaste débat mais riche

@ bientôt